Référence 1. Balian A. La cirrhose est ses complications. Editions Doin, 170 pages.
La cirrhose est dite décompensée ; lorsqu’une complication survient.
Ascite
L’ascite est la complication la plus fréquente de la cirrhose. Il s’agit d’une complication grave. En effet, la probabilité de survie d’un patient avec une cirrhose avec décompensation ascitique est autour de 50% à 2 ans.
traitement preventif
Il n’y a pas de traitement préventif d’une 1ère décompensation ascitique.
traitement de la 1ere poussee
Le but est d’obtenir une qualité de vie acceptable et de prévenir les complications (infection du liquide…). Voir détails dans le chapitre « Ascite ».
Ascite refractaire (voir chapitre « ascite »)
Le traitement est fonction de 2 facteurs : la gravité de la cirrhose et le terrain.
Les choix possibles incluent : ponctions évacuatrices itératives, TIPS (shunt porto-cave par voie trans-jugulaire), transplantation hépatique.
Infection du liquide d’ascite
Le diagnostic est porté à la ponction d’ascite devant un nombre de polynucléaires neutrophiles supérieur ou égal à 250 /mm3 et/ou présence d’un germe à l’examen direct et/ou à la culture du liquide.
Cette complication est le témoin d’une maladie hépatique avancée, devant faire discuter à plus ou moins brève échéance la greffe du foie.
Le traitement préventif est l’antibioprophylaxie primaire chez tout cirrhotique avec ascite et un taux de protides dans l’ascite <10g/l.
Encephalopathie hepatique
Elle se définie comme l’ensemble des modifications neuro-psychiatriques survenant au cours d’une maladie hépatique (chronique ou aiguë). Il n’y a donc aucune lésion cérébrale organique. La principale hypothèse pour l’expliquer est le passage dans la circulation systémique de substances normalement détruites par le foie.
Les différents stades de l’encéphalopathie hépatique
Stades |
Données cliniques |
Anomalies à l’électroencéphalogramme |
I |
Inversion du rythme nycthéméral
Absence de troubles de la conscience
Astérixis (interruption brusque et brève de la contraction musculaire volontaire) |
Ralentissement symétrique |
II |
Confusion mentale
Conservation relative du jugement
Ralentissement psychique
Astérixis |
Ralentissement symétrique
Ondes lentes alpha triphasiques |
III |
Léthargie
Confusion mentale |
Ondes lentes alpha triphasiques |
IV |
Coma
Signes pyramidaux
Décérébration |
Activité très lente delta |
Le traitement est en 1er lieu celui de la cause de la décompensation à l’origine de l’encéphalopathie hépatique (infection d’ascite, hémorragie digestive…). Il est associé aux disaccharides non absorbables de synthèse comme le lactulose (Duphalac®).
Hemorragie digestive
Elle est due à une rupture de varices oesophagiennes dans 70% des cas. C’est la seconde cause de mortalité chez le patient ayant une cirrhose. Le traitement est conduit en unités de soins intensifs. Il associe le traitement non spécifique de toute hémorragie digestive à la prise en charge spécifique du terrain (prévention de l’encéphalopathie, antibioprophylaxie) et de la cause (ligature endoscopique des varices et somatostatine et dérivés par voie veineuse).
Syndrome hepato-renal
C’est une insuffisance rénale fonctionnelle souvent précipitée par un ou plusieurs facteurs (infection, hémorragie digestive…). Il est le témoin des dysfonctions circulatoires ultimes d’une hypertension portale sévère. Le pronostic est très mauvais.
Le traitement préventif est avant tout préventif : éviction de toute produit néphrotoxique en cas de cirrhose.
Le traitement d’attente est la terlipressine (Glypressine®) associée à une expansion volémique par de l’albumine, ou encore le TIPS…Le seul traitement curatif est la transplantation hépatique.
Carcinome hepatocellulaire
Voir chapitre « tumeur du foie ».
Indications de la transplantation hepatique
La TH est à envisager chez le cirrhotique lorsque le pronostic vital paraît menacé dans un délai de 1 à 2 ans. Plusieurs critères sont pris en compte avant d’envisager une greffe.
Les 4 principaux points pris en compte pour une indication de TH
Gravité de la maladie |
Evaluée par les score de Child-Pugh et de MELD. |
Altérnatives thérapeutiques disponibles |
Par exemple, le TIPS dans l’ascite réfractaire. |
Prise en compte du risque de récidive de la maladie initiale |
Par exemple, pour les cirrhoses virales B avec réplication virale, la réinfection expose à un risque élevé de lésions sévères du greffon. |
Prédiction de l’adhésion au suivi post-TH |
Evaluation de l’insertion socio-familiale, du statut mental, des antécédents d’addiction… |
Actuellement, en France, la transplantation est surtout pratiquée chez les patients Child-Pugh C. Dans les stades moins avancés (Child-Pugh A ou B), la greffe est à discuter lorsqu’il existe des épisodes d’encéphalopathies spontanées, un « petit carcinome hépato-cellulaire », un syndrome hépato-rénal, une ascite réfractaire.
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