Tumeurs du colon et du Rectum
Référence 1 : Balian Axel. Hépato-gastro-entérologie médicale et chirurgicale. Editions 2009. Editions Vernazobres-Greco, 514 pages.
Référence 2 : www.ffcd.fr

Cancer du rectum
Epidemiologie. histoire naturelle. Pronostic des cancers colo-rectaux (ccr)
En France, chaque année, il y a 36 000 nouveaux cas et près de 16 000 décès par CCR. Le pronostic est essentiellement fonction de l’extension tumorale (classification TNM). La survie moyenne à 5 ans tous stades confondus est autour de 60%.
lésions et maladies précancéreuses. Les populations à risque
Quelles sont les populations a risque ?
Les différentes populations à risque de CCR |
Risque moyen |
Toutes les personnes de plus de 50 ans. |
Risque élevé |
Toutes les personnes avec un antécédent de polype adénomateux ou de CCR avant l’âge de 60 ans chez un apparenté du 1er degré.
Si antécédent personnel de polype de plus de 1 cm ou de CCR. |
Risque très élevé |
Polypose adénomateuse familiale. Syndrome HNPCC. Qui nécessitent une consultation spécialisée d’oncogénétique. |

Cancer du colon
Les polypes. Qu’est ce que c’est ? Risques de cancerisation.
La polypes sont des tumeurs en saillie, plats (dit alors « sessile ») ou avec un pied (dit alors « pédiculé ») dont il existe plusieurs types histologiques (c’est à dire à l’analyse microscopique). Seuls les types adénomateux sont susceptibles de se cancériser. Il existe trois sous-types histologiques de l’adénome (tubuleux, villeux et tubulovilleux). Les autres types de polypes (hyperplasique, juvénile ou hamarthomateux), ne se transforment jamais ou qu’exceptionnellement.
La majorité des CCR est la conséquence de la dégénérescence d‘un polype. L’un des buts de la coloscopie de dépistage est de retrouver et d’enlever (polypectomie) ces lésions avant qu’elle ne se transforment.
cancer du colon
circonstances de diagnostic
Circonstances du diagnostic |
Cancer non compliqué. Les signes sont non spécifiques. |
Pesanteur abdominale
Troubles récents du transit
Altération de l’état général
Lors d’une coloscopie de dépistage |
Cancer avec complications |
Melena, anémie ferriprive.
Perforation (surtout diastatique du colon droit).
Occlusion (surtout sur cancer du sigmoïde).
Infection (septicémie, abcès hépatique)
Ictère (métastases hépatiques) |
diagnostic
La coloscopie permet les biopsies et confirme le diagnostic de cancer. Elle recherche dans le même temps une autre tumeur du colon (dit alors cancer « synchrone ») et des polypes adénomateux (20% des cas).
bilan prethérapeutique
Bilan d’extension et d’opérabilité. Stade TNM
Bilan d’extension d’un cancer du colon |
Examen clinique
Dosage de l’ACE, pour le suivi en post opératoire (si initialement élevé)
Coloscopie totale.
TDM thoraco-abdomino-pelvienne.
Si signes d’appel : scintigraphie osseuse, TDM cérébrale, PET-TDM.
Cas particuliers : si suspicion de formes familiales (syndrome HNPCC ou PAF) |
Classfication TNM (UICC 2002). T (Tumeur), N (node=ganglion), M (Métastase) |
Tis : intra-épithéliale ou chorion.
T1 : envahissement de la sous muqueuse.
T2 : envahissement de la musculeuse.
T3 : envahissement de la sous séreuse.
T4: envahissement de la séreuse ou des organes de voisinage. |
N0 : pas de métastase ganglionnaire.
Nx : Ganglions non évalués ou moins de 8 ganglions examinés.
N1 : 1 à 3 ganglions métastatiques régionaux.
N2 : 4 ganglions métastatiques régionaux ou plus. |
M0 : pas de métastase.
M1 : métastase à distance (dont ganglions sus-claviculaires). |
traitement
La décision est toujours prise en concertation multidisciplinaire. Il est fonctions du stade de la maladie (classification TNM), de la présence ou non d’une complication, du terrain, du désir du patient.
Pour les patients quel que soit le stade T N1-N2

Ulcères du rectum sur rectocolite hémorragique
Pour les patients avec métastases hépatiques
Il faut toujours envisager la résection, qui est la seule possibilité curative. Si les métastases semblent résécables, tenter de les résequer. Sinon tenter de rendre ces métastases résecables, habituellement par une chimiothérapie préopératoire pour rendre les métastases secondairement résécables. Si les métastases sont manifestement non résecables, discuter une chimiothérapie palliative par différentes associations et différentes lignes de traitement. Le but étant d’allonger la survie et d’améliorer la qualité de vie.
Il faut souligner que la résection des métastases hépatiques ne s’envisage que dans un but curatif. Les résections palliatives n’apportent aucun bénéfice de survie.
La surveillance est réservée uniquement aux sujets susceptibles de supporter une éventuelle réintervention
particularites du cancer du rectum
Particularités du bilan d’extension
Il est le même que le cancer du colon, avec en plus, un examen clinique avec toucher rectal, et si le cancer est résecable une écho-endoscopie rectale (qui apprécie l’extension en profondeur et recherche d’adénopathies péritumorales) et une IRM rectale.
Particularités du traitement medical
Une radiothérapie pré-opératoire de tout les cancers du bas et du moyen rectum T3-T4 ou N+ en écho-endoscopie est habituelle. Puis la chirurgie a lieu 3 à 8 semaines après la fin de la radiothérapie.
particularités du traitement chirurgical
La chirurgie est le plus souvent conservatrice (c’est à dire avec conservation du sphincter anal et donc de la continence), lorsque les marges de sécurité tumorales de 2 cm entre le pôle inférieur de la tumeur et la zone de section inférieure sont possibles. Parfois il est nécessaire de pratiquer une amputation abdomino-périnéale, si la tumeur est située à moins de 4 cm de la marge anale.
Il est nécessaire que le chirurgien soit expérimenté et formé à une technique particulière avec exérèse totale du mésorectum (qui est la graisse périrectale qui contient les vaisseaux sanguins et lymphatiques périrectaux).
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