Cancer de l'oesophage
Référence 1. Recommandations de la FFCD. http://www.ffcd.fr
Référence 2. Balian Axel. Hépato-gastro-entérologie médicale et chirurgicale. Editions 2009. Editions Vernazobres-Greco, 514 pages.

Prothèse oesophagienne endoscopique pour cancer
epidemiologie-facteurs de risque
Le cancer de l’œsophage se présente sous la forme de 5000 nouveaux cas/an (4300 hommes, 700 femmes) en France.
Il existe 2 types de cancers, qui ont des pronostics différents. Le carcinome épidermoïde (70% des cas) et l’adénocarcinome (30% des cas).
le carcinome epidermoide
Le carcinome épidermoïde fait partie des cancers des voies aéro-digestives supérieures. Il est associé dans 1 cas sur 5 à un cancer ORL et/ou pulmonaire synchrone. Le facteur de risque majeur est l’intoxication alcoolo-tabagique chronique.
l’adenocarcinome
Le seul facteur de risque de l’adénocarcinome est l’ endobrachyoesophage (EBO).
pronostic
Le pronostic est globalement mauvais, avec une survie globale tous stades confondus de 10% à 5 ans. Survie qui passe à 25% à 5 ans si une chirurgie est possible.
Le principal facteur pronostic est la diffusion locale (régionale et/ou métastatique).
circonstances de diagnostic du cancer de l’oesophage
Le signe d’appel majeur est la dysphagie. Elle est habituellement progressive, d’abord aux solides puis aux liquides.
Plus rarement, une hémorragie digestive (surtout une anémie par carence en fer) ou un amaigrissement inexpliqué font découvrir le cancer.

Cancer hémorragique de l'oesophage
l’endobrachyoesophage (EBO)
L’EBO est une pathologie acquise liée au RGO. Sous l’effet irritant du reflux, la muqueuse normale de l’œsophage se répare de manière anormale.
L’EBO se caractérisé en endoscopie par le remplacement de la muqueuse malpighienne normale (rose-grisée) de l’extrémité distale de l’œsophage par une muqueuse glandulaire (rouge). Sur les biopsies, il y a un remplacement de la muqueuse malpighienne par une muqueuse de type intestinale.
Le risque majeur est la transformation en adénocarcinome selon une séquence : métaplasie, dysplasie de bas grade, dysplasie de haut grade, adénocarcinome. Ce risque évolutif particulier progressif explique la nécessaire surveillance à instaurer, dont le but est de dépister au plus tôt et à un stade le plus précoce possible le cancer.
Surveillance et traitement des EBO |
Absence de dysplasie |
Fibroscopie tous les 2 ans. |
Dysplasie
de bas grade |
Traitement par inhibiteurs de la pompe à protons double dose (hors AMM) pendant 3 mois (suppression des lésions inflammatoires dues au RGO) puis fibroscopie avec biopsies. Si pas de dysplasie fibroscopie tous les 2 ans. Si dysplasie de bas grade, fibroscopie tous les 6 mois et traitement par inhibiteurs de la pompe à protons. |
Dysplasie
de haut grade |
Confirmation par une 2ème série de biopsies et par une relecture des lames. Décision lors d’une réunion multidisciplinaire.
Chez le sujet jeune sans risque opératoire majeur : œsophagectomie (qui enlève la totalité de l’EBO).
Chez le sujet âgé (ou avec risque opératoire élevé) : mucosectomie endoscopique ou discuter une photothérapie dynamique. |
traitement
La chirurgie a une mortalité et une morbidité élevées. Ce qui explique qu’elle ne soit pratiquée qu’à visée curative. Elle n’a aucune indication à visée palliative.
La décision du choix de la stratégie est toujours prise en réunion multidisciplinaire.
Pour les malades potentiellement curables : soit chirurgie soit radio-chimiothérapie (à base de 5FU et de cisplatine).
Pour les malades ne pouvant pas bénéficier d’un traitement curatif : soit chimiothérapie seule, soit radio-chimiothérapie, soit mise en place d’une prothèse oesophagienne.
Au stade palliatif, le meilleur traitement de la dysphagie est la mise en place d’une prothèse oesophagienne par voie endoscopique. |